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La mort et les contrats du défunt

Une personne décède. Elle était  engagée par différents contrats, signés de son vivant. Que deviennent ces contrats ? Disparaissent-ils automatiquement au moment du décès ou sont-ils transmis aux héritiers ?

Principe : en application de l’article 1122 du Code civil, au décès d’une personne, son patrimoine est transmis à ses héritiers. On dit que ces derniers continuent la personne du défunt. Est donc transmis à l’héritier l’ensemble des droits et obligations qui incombaient au défunt, ce qui comprend notamment les contrats qu’il avait conclus.

La mort ne met donc pas un terme au contrat valablement formé par le défunt de son vivant et encore en cours d’exécution. On parle de transmission à cause de mort du contrat qui n’a pas épuisé tous ses effets.

L’héritier, pour mettre fin à ce contrat, doit donc en respecter toutes les dispositions, et notamment celles relatives à la clause de durée (respect du préavis, résiliation à la date anniversaire du contrat, etc).

Justice prud’homale et droit local : le diable est dans les détails.

Le décret n° 2016-660 du 20 mai 2016 relatif à la justice prud’homale et au traitement judiciaire du contentieux du travail prévoit qu’en appel les justiciables doivent à présent être représentés par un défenseur syndical ou par un avocat selon la procédure avec représentation obligatoire.

Cela signifie qu’à compter du 1er août 2016 pour tout appel en matière sociale, hors défenseur syndical, la représentation par avocat est obligatoire.

Problème : en Alsace-Moselle persistent à exister les Avocats à la Cour (sorte d’avoués ++ que le reste de la France a connu jusqu’à leur disparition en 2012).

Avec ce décret doivent-ils absolument postuler (ce qui n’était pas exigé auparavant) ou les avocats de première instance de la France entière peuvent-ils, comme avant, continuer à représenter leurs clients en appel à Colmar ou Metz sans l’intervention (coûteuse) d’un avocat à la Cour  ?

Le souci est que le texte de la loi du 20 février 1922 relative à l’exercice de la profession d’avocat et la discipline du barreau en Alsace et Lorraine n’est pas clair quant à la représentation en justice puisqu’il indique « devant les tribunaux de la Moselle, du Bas-Rhin et du Haut-Rhin, les avocats inscrits au Tableau près de ces Tribunaux, sont admis, à l’exclusion des stagiaires, à représenter les parties, à postuler, à conclure, et d’une manière générale, à faire tous les actes de procédure. Ils exerceront ce droit de représentation dans les conditions prévues par les lois locales, dont les dispositions en celte matière sont maintenues en vigueur ».

Cette rédaction sibylline aboutit au fait qu’il était impossible de savoir si devant les Chambres sociales des Cours d’Appel de Colmar et Metz, la représentation par avocat devait être réservée exclusivement aux avocats à la Cour, ou rester ouverte à tous les avocats.

L’article 8 de la loi de 1922 n’ayant pas été abrogé, tout comme en matière de postulation, il y aurait lieu de considérer que le droit local doit primer. Dès lors, dorénavant, seuls les avocats à la Cour pourraient représenter devant les Chambres sociales de Colmar et Metz, ce qui ne ferait que renchérir le coût d’un appel pour le justiciable.

Le Ministère de la Justice a considéré au contraire que le régime de la postulation territoriale n’était pas applicable devant les cours d’appel statuant en matière prud’homale, y compris en Alsace- Moselle, dans la mesure notamment où il échappe au monopole général d’assistance et de représentation par avocat puisque « le défenseur syndical peut exercer des fonctions d’assistance ou de représentation devant les conseils de prud’hommes et les cours d’appel en matière prud’homale » (Art. L. 1453-4 nouveau du Code du travail – Art. 258 de la loi du 6 août 2015).

Il ne s’agit toutefois que d’une interprétation du Ministère de la Justice. Tant que la Cour de Cassation n’aura pas été saisie de cette question épineuse, il persistera une incertitude.

En l’état, les avocats de première instance les plus prudents ne manqueront pas de saisir un avocat à la Cour.

La Commission d’indemnisation des victimes d’infractions (CIVI): où ? quand ? comment ?

Au sein de chaque Tribunal de Grande Instance (T.G.I.), les Commissions d’indemnisation des Victimes d’Infractions (CIVI) statuent sur les demandes d’indemnisation présentées par les victimes d’infractions ou leurs ayants droit.

 

Les conditions

Le délai de saisine de la CIVI

Le délai de saisine de la CIVI est de 3 ans à compter de la date de l’infraction. Il peut être prolongé d’un an à compter de la date de la dernière décision ayant statué définitivement sur la culpabilité ou sur la demande de dommages et intérêts formée devant la juridiction pénale. La Commission a la possibilité en cas de motif légitime de prolonger le délai.

Les faits générateurs des dommages

Le préjudice subi doit résulter de faits, volontaires ou non, présentant le caractère matériel d’une infraction. Les actes volontaires et les comportements d’imprudence ou de négligence, que l’auteur de l’infraction soit connu ou non, peuvent ouvrir droit à réparation. Dans le cas d’une atteinte aux biens, le fait doit être qualifié de vol, d’escroquerie, d’abus de confiance, d’extorsion de fonds ou de destruction, de dégradation ou de détérioration d’un bien. Par ailleurs, sont exclus les dommages résultant d’actes de terrorisme, d’accidents de la circulation survenus sur le territoire français et d’actes de chasse.

Le lieu de l’infraction et la nationalité de la victime

Si l’infraction a été commise sur le territoire national (France métropolitaine, départements ou territoires d’outre-mer) peuvent solliciter une indemnisation :

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Petit lexique immobilier à l’attention des futurs acquéreurs

Acheter un bien immobilier n’est jamais anodin. Petit lexique pour ne pas se tromper :

« Ancien rénové » : structure ancienne sur laquelle les propriétaires ont tenté une remise aux normes en investissant le minimum (souvent au noir d’ailleurs) pour que le bien donne une bonne première impression. Surtout ne pas gratter le vernis.

« A rénover » : bien dans un état déplorable à faire fuir n’importe quel bricoleur du dimanche. Ce n’est toutefois pas trop cher. Si vous êtes prêts à y passer toutes vos vacances et tous vos week-ends pendant 3 ans et que le divorce ne vous fait pas peur, ça peut être une bonne affaire.

« A saisir » : l’agent immobilier commence à désespérer de vendre un jour le bien. Faire une offre même très en dessous du prix affiché, le bien étant en vente depuis des lustres, il y a une chance que le vendeur accepte le prix proposé.

« Atypique » : personne n’aurait osé le proposer à la vente il y a 15 ans mais, crise du logement oblige, certains sont prêts à l’acheter aujourd’hui.

« Aucune nuisance » : dans un quartier pavillonnaire sans vie. Parfait pour retraités ou pré-retraités.

« Balcon plein sud » : insoutenable en été et trop frais en hiver. Bref, vous payez pour quelque chose que vous n’utiliserez pratiquement jamais.

« Beau potentiel » : en investissant à peu près la même somme que pour l’achat il y a effectivement possibilité de faire quelques chose de bien. Toutefois, comme vous vous êtes déjà endettés sur 25 ans, ce sera pour la génération suivante.

« Belles prestations » : la déco a été refaite à neuf avec un petit plus.

« Bien d’exception » : le prix est également exceptionnel.

« Cadre champêtre » : pour ceux qui aime la campagne et les champs et qui ont une voiture pour se rendre à l’épicerie la plus proche. Vérifier tout de même si l’autoroute n’est pas à proximité.

« Charme de l’ancien » : tout est de guingois avec quelques vieilles poutres vermoulues qu’il faudra penser à changer rapidement. Surtout ne pas utiliser la cheminée d’époque sans avoir préalablement fait appel au ramoneur sous peine d’incendie.

 » Chauffage au sol » : en cas de pépin il faudra casser toute la dalle pour localiser la fuite.

« Cour lumineuse » : à défaut d’un jardin, il y au moins une cour qui n’est pas que symbolique.

« Combles aménageables » : le prix demandé est élevé par rapport à la surface du bien.

« Combles aménagés » : tout juste bons pour un enfant en bas âge tant le plafond est bas et les rampants profonds. En plus, même bien isolés, se transforment en sauna l’été.

« Cuisine équipée » : de toute façon elle a été faite sur mesure et le vendeur ne va pas partir avec mais on donne l’impression à l’acheteur qu’on lui fait un (petit) cadeau.

« Cuisine sur salon-séjour » : à l’origine la cuisine était séparée mais pour donner l’impression d’espace le mur a été cassé façon D&CO. Evitez les fritures au risque de parfumer toute la maison avec une odeur de graillon.

« Dans son jus » : la grand-mère de 95 ans vient de décéder ; les héritiers vendent la maison en l’état, c’est-à-dire avec des prestations de 1940 (WC dans la cour, fils électriques en tissu, etc), en consentant une baisse de prix minimale par rapport au prix du marché alors même que les travaux sont colossaux.

« Dernier lot » : les meilleurs lots sont partis ; il vous reste celui dont personne ne veut près de la voie de chemin de fer ou enclavé. Possibilité de faire baisser le prix.

« Dressing » : la 3e ou 4e chambre est décemment trop petite au vu des critères actuels (moins de 8m²) pour être encore qualifiée de chambre.

« Excellent rapport surface / prix » : prévoyez de gros travaux.

« Fonctionnel » : aucun charme.

« Garage petite voiture » : on peut y garer tout (vélos, tondeuse, chariot du petit,…) sauf une voiture.

« Idéal investisseur » : aucun charme, l’agent immobilier n’y vivrait pas mais comme c’est dans un secteur à forte pression locative il y aura toujours quelqu’un de désespéré pour le louer.

« Idéal premier achat » : pour jeune couple sans grand moyen et pas trop regardant qui, dès qu’il en aura les moyens, le revendra pour se loger dans un appartement digne de ce nom.

« Kitchenette » : même le coin cuisine de votre camping-car est plus grand.

« Les charmes de la campagne » : encore plus loin de tout que « Cadre champêtre ». Idéal pour misanthrope ou anachorète.

« Lumineux » : vise à compenser les tares du bien (mal agencé, mal isolé, etc).

« Maison de rêve » : le prix demandé est démentiel, il faut bien le justifier.

« Maison de ville » : aucun terrain ; autant rester en appartement sauf si vous ne pouvez plus piffer votre voisin qui fait vibrer votre plancher à chaque fois qu’il met la musique à fond.

« Maison massive » : dessinée par un architecte prussien. C’est du solide mais sans aucun charme.

« Maison ossature bois » : très écolo mais les constructeurs n’y connaissent généralement rien. Si vous n’avez pas suivi les travaux, avec de solides connaissances en la matière, vices cachés et mal façons à prévoir.

« Maison rehaussée » : faire appel à un architecte avant d’acheter afin de vérifier que l’extension a été réalisée dans les règles de l’art. Sinon risque de fissures et d’infiltrations d’eau sans espoir de pouvoir se retourner contre le vendeur si le bien a plus de 10 ans.

« Menuiseries d’origine » : en hiver, c’est les hauts de hurlevents avec une facture de chauffage qui atteint des sommets.

« Parkings (ou espaces verts) communs » : conflits de voisinage en perspective.

« Pas de mention de l’étage » : rez-de-chaussée ou 1er étage sur rue.

« Petite copropriété » : surtout bien s’entendre avec ses voisins car si jamais ils vous ont pris en grippe, remake de « l’enfer c’est les autres ».

« Prix justifié » : le propriétaire a mis le paquet en travaux et veut s’y retrouver.

« Proche gare mais aucune nuisance sonore du fait des trains » : effectivement, on n’entend pas les trains ; par contre l’autoroute qui passe de l’autre côté on l’entend très bien elle.

« Proche tram » : attention, à chaque passage d’une rame risque de grincements stridents.

« Proximité espaces verts »: votre bien est sur le chemin de tous les toutous du quartier. Crottes de chien devant la porte du garage à prévoir.

« Proximité lac ou mer » : une fois la route, la voie de chemin de fer et le parking traversés vous accèderez à la plage (ou au lac).

« Quartier recherché » : le prix annoncé est au-dessus du marché mais vous avez la perspective de pouvoir nouer des relations avec un voisinage de parvenus ou/et « prout-prout ».

« Refait à neuf  » : rarement vrai. Cela se limite le plus souvent à une déco au goût du jour avec salle de bain et cuisine revues et corrigées.

« Restauré avec goût » : les vendeurs se sont abonnés à Maison & décoration avant de repenser la déco. Ca relève parfois aussi de l’art pompier.

« Rez-de-jardin » : tout le monde voit dans votre assiette quand vous mangez sur votre micro terrasse et si par malheur vous oubliez de fermer à triple tours vos volets quand vous partez, visite des cambrioleurs assurée.

« Salle d’eau » : ça sent la baignoire sabot.

« Travaux prévus » : travaux absolument nécessaires vu l’état du bien (ce qui n’a pas échappé à l’acheteur potentiel) mais aucun devis pour le moment pour ne pas effrayer l’acquéreur potentiel.

« Très au calme » : à mourir d’ennui. Que des petits vieux qui scrutent les moindres faits et gestes des voisins de leurs fenêtres. Pour peu que ce soit dans une copropriété, remontrances des voisins assurées si vous avez le malheur de monter un peu le son de la télé.

« Très moderne » : l’architecte s’est fait plaisir mais tout le monde n’est pas Jean Nouvel. Le résultat final est souvent raté.

« Très rare » : prix démentiel.

« Véritable maison de poupée » : petit, très petit (mais coquet).

« Ville en pleine expansion » : impôts locaux démentiels pour financer les délires du maire.

« Vue dégagée » : pas de vis-vis ; pour autant ce qu’il y a voir n’a rien de remarquable (sinon ce serait « belle vue »). Demandez jusqu’à quand la vue restera dégagée (construction en face prévue ?).

« Vue sur verdure  » : 2 arbres se battent en duel devant la fenêtre du salon.

« Urgent » : le vendeur à la corde au cou (surendettement, divorce à payer; etc). Belle baisse de prix à négocier pour peu que l’on signe le compromis rapidement.

Informations juridiques fiables et gratuites sur les entreprises immatriculées au RCS

Pour ceux qui souhaitent accéder rapidement à une base d’information juridique fiable sur les sociétés immatriculées au Registre du Commerce et des Sociétés (RCS), il ya bien sûr INFOGREFFE, site internet tenu par les greffes des Tribunaux de commerce. Le souci est que ce site est très vite payant.

Pour ceux qui ne souhaitent pas exposer de frais, il y a le site « www.societe.com ». Toutefois, ce site n’est pas aussi réactif qu’INFOGREFFE puisqu’il ne retranscrit les informations relatives aux entreprises qu’avec plusieurs semaines de décalage par rapport à INFOGREFFE. Pour des informations de dernière fraîcheur, a priori rien ne vaudrait donc INFOGREFFE. Par ailleurs, les informations disponibles sur « societe.com » sont parfois incomplètes (date et lieu de naissance du gérant ? nom et adresse du liquidateur ? etc).

Mais il y a une solution : « www.bodacc.fr ».

« bodacc.fr » est la version électronique du bulletin officiel des annonces civiles et commerciales édité par la Direction de l’information légale et administrative. Il assure la publicité des actes enregistrés au RCS (de l’immatriculation à la radiation, des procédures collectives aux avis de dépôt des comptes), et « bodacc.fr » est gratuit !

Ainsi, en compilant les sites « bodacc.fr » et « societe.com », on parvient à disposer de l’essentiel des informations juridiques relatives à une entreprise, quasiment à jour et gratuitement.

A bon entendeur…

Associations de droit local : les legs sont possibles mais lourdement taxés

Toute association française peut recevoir des dons d’argent du vivant du donateur mais seules certaines ont le droit de recueillir des legs après le décès :

1.les associations reconnues d’utilité publique (L. 1er juill. 1901, art. 11 al. 2) ;

2.les fondations reconnues d’utilité publique (L. 23 juill. 1887, art. 18-2);

3.les associations ayant pour objet exclusif l’exercice d’un culte (article 19 alinéas 1er et 8 de la loi du 9 décembre 1905 concernant la séparation des Eglises et de l’Etat) ;

4.les associations qui ont pour but exclusif l’assistance, la bienfaisance, la recherche médicale ou scientifique (article 6, dernier alinéa, de la loi du 1er juillet 1901 relative au contrat d’association) ;

5.les congrégations religieuses légalement reconnues (L. 1er juillet 1901, art. 13) ;

6.les fonds de dotation (L. 4 août 2008, art. 140) ;

7.les unions d’associations familiales (code de l’action sociale et des familles, art. L. 211-10-3°) ;

8.les mutuelles (art. L 114-43 du Code de la mutualité) ;

9.les partis politiques ayant le statut d’association sous certaines conditions ;

10.les associations soumises au droit local d’Alsace-Moselle ;

Il suffit ainsi qu’une association, quel que soit son objet, transfère son siège dans l’un des trois départements d’Alsace-Moselle (Haut-Rhin, Bas-Rhin et Moselle) pour qu’elle puisse bénéficier du régime juridique du droit local alsacien-mosellan et recueille des legs après le décès.

Cependant, sauf association ou fondation reconnues d’utilité publique, une donation ou un legs donne obligatoirement lieu pour l’association qui le reçoit au paiement des droits de mutation à titre gratuit, lesquels sont loin d’être symboliques : 60% de la valeur des biens transmis doit être versée au fisc (comme pour une personne étrangère ; article 777 du CGI).

A noter toutefois : pour les legs, un abattement de 1.500 euros est appliqué (alinéa IV de l’article 779 du CGI) à défaut de tout autre.

Porter plainte

La plainte est l’acte par lequel une personne porte à la connaissance du Procureur de la République ou d’un service de police ou de gendarmerie, une infraction (contravention, délit, crime) dont elle estime être victime.

Vous êtes victime d’une infraction : vous avez été agressé, cambriolé, escroqué…

Vous avez le droit de porter plainte ; cela va vous permettre d’être indemnisé, de voir l’auteur de l’infraction condamné. Pour ce faire, vous devez vous constituer partie civile.

Pourquoi porter plainte ?

Vous pouvez porter plainte dès lors que vous avez été victime d’une infraction, c’est-à-dire d’un acte ou comportement interdit et réprimé par la loi (vol, agression…).

Vous devez le faire :

– si vous considérez que l’auteur présumé de l’infraction doit être condamné ;

– si vous voulez obtenir une réparation du préjudice que vous avez subi.

Vous pouvez également être indemnisé sans mettre en oeuvre une procédure pénale.

Comment porter plainte ?

Vous pouvez téléphoner ou vous présenter à la brigade de gendarmerie ou au commissariat de police si possible le plus proche du lieu de l’infraction.

Vous pouvez également adresser une simple lettre (voir le modèle de lettre ci-dessous) :

– soit au Procureur de la République du tribunal de grande instance du lieu de l’infraction ou du domicile de l’auteur de l’infraction si vous le connaissez ;

– soit à la brigade de gendarmerie ou au commissariat de police qui doit enregistrer et transmettre votre plainte au Procureur, après avoir effectué une enquête.

Les officiers de police judiciaire ont l’obligation de recevoir toute plainte et de la transmettre au service ou à l’unité de police judiciaire compétent.

Dès ce moment, vous pouvez vous constituer partie civile, c’est-à-dire que vous demandez réparation du préjudice subi et formulez une demande de dommages et intérêts.

La plainte doit préciser la nature et le lieu de l’infraction, l’identité et l’adresse des éventuels témoins, le nom de l’auteur présumé si vous le connaissez, à défaut, vous pouvez déposer plainte « contre X ».

Joignez tous les documents de preuve : certificats médicaux constatant les blessures, arrêts de travaux, factures diverses (réparations…), constats en cas de dégâts matériels, etc.

Quelle que soit la démarche que vous adoptez, c’est toujours le Procureur de la République qui reçoit votre plainte.

Quelles sont les différentes procédures possibles ?

Une fois la plainte déposée, le dossier est transmis au Procureur qui examine le bien-fondé et décidera de la suite à donner. Selon les cas, il peut classer l’affaire sans suite, mettre en oeuvre des mesures alternatives aux poursuites pénales (médiation, rappel à la loi, réparation des dommages, composition pénale…) ou engager des poursuites pénales.

– La médiation pénale :

Dans ce cas, le Procureur de la République peut désigner un médiateur, avec votre accord et celui de l’auteur. Le médiateur demandera à celui-ci de réparer le dommage que vous avez subi du fait de l’infraction.

– La composition pénale :

L’article 41-2 du Code de procédure pénale prévoit que, préalablement à toutes poursuites et seulement pour certaines infractions, le Procureur peut proposer à l’auteur des faits, et avec son accord, d’exécuter une ou plusieurs obligations, comme le versement d’une amende de composition, la remise du permis de conduire, la réparation des dommages ou la réalisation d’un travail non rémunéré…

Dans tous les cas, si la victime est identifiée, le Procureur doit proposer à l’auteur de réparer le dommage qu’elle subi.

L’exécution de ces obligations (validées par le juge) mettra fin aux poursuites.

– Le classement sans suite :

Le Procureur de la République peut ne pas donner suite à votre plainte. C’est le cas notamment si l’auteur de l’infraction n’a pas pu être identifié ou si la preuve de l’infraction n’est pas établie.

Vous recevrez un avis de classement sans suite, dans lequel est indiqué le motif du classement.

Si vous n’êtes pas d’accord avec la décision, vous pouvez alors exercer vous-même les poursuites :

– en citant directement la personne mise en cause ou l’auteur de l’infraction que vous voulez voir condamné devant le tribunal correctionnel (délit) ou le tribunal de police (contravention).

Cela consiste à le faire convoquer devant le tribunal en vous adressant à un huissier de justice ;

– en déposant une plainte avec constitution de partie civile devant le doyen des juges d’instruction. Dans ce cas, présentez-vous au greffe du cabinet d’instruction situé au tribunal de grande instance le plus proche du lieu de l’infraction ou du domicile de votre adversaire. Vous pouvez également vous faire représenter par un avocat.

Dans cette procédure, c’est vous qui prenez la responsabilité des poursuites : le dossier vous est communiqué, vous devez payer une somme fixée par le tribunal ou le juge d’instruction, vous pouvez être condamné(e) à payer des dommages-intérêts et les frais du procès si la poursuite n’aboutit pas.

Si vos ressources ne vous permettent pas de faire appel à un avocat ou à un huissier de justice, vous pouvez bénéficier de l’aide juridictionnelle.

– La citation directe par le parquet :

Pour les affaires simples de contraventions ou de délits, si les faits de l’infraction sont réels, si l’identité de l’auteur (majeur) et le préjudice que vous avez subi sont connus, le Procureur de la République peut convoquer directement l’auteur devant le tribunal de police ou le tribunal correctionnel pour y être jugé.

Vous serez convoqué à l’audience.

Si vous voulez être indemnisé(e), vous devez vous constituer partie civile, c’est-à-dire indiquer au tribunal et au responsable de l’infraction que vous demandez réparation du préjudice que vous avez subi.

– La comparution immédiate, la convocation par procès-verbal ou par officier de police judiciaire :

En cas de flagrant délit ou lorsque les faits du délit sont suffisamment établis, le Procureur peut faire convoquer la personne mise en cause (si elle est majeure) devant le tribunal pour être jugée presque immédiatement après l’infraction.

– L’information judiciaire :

Si les faits sont complexes ou si l’auteur de l’infraction est difficilement identifiable, le Procureur de la République peut demander l’ouverture d’une information judiciaire qui est confiée à un juge d’instruction. Celui-ci va recueillir tous les éléments utiles à l’établissement de la vérité.

Quand cette enquête est terminée, le juge d’instruction peut :

– prononcer un non-lieu. C’est une décision par laquelle il décide de ne pas faire juger l’auteur de l’infraction par un tribunal, faute de preuves ou d’identification de celui-ci ;

– ou renvoyer l’affaire devant un tribunal pour que l’auteur de l’infraction y soit jugé.

Pour obtenir réparation, vous devez, là aussi, vous constituer partie civile :

– pendant l’instruction en vous présentant devant le juge d’instruction seul ou assisté d’un avocat ou en lui adressant une simple lettre ;

– jusqu’au jour du procès.

– La constitution de partie civile

Se constituer partie civile, c’est demander à participer au procès pénal, en tant que victime, défendre vos intérêts et obtenir réparation du préjudice. Cela signifie que vous pourrez être informé régulièrement de la procédure, exercer des recours, le cas échéant, adresser vos observations, être cité devant le tribunal en tant que « partie civile » lors du procès.

Comment se constituer partie civile ?

– Vous pouvez le faire dès le dépôt de votre plainte : dès le stade de l’enquête, vous pouvez vous constituer partie civile devant les officiers de police judiciaire. Dans ce cas, vous fixez le montant de votre préjudice : vous formulez sur procès-verbal une demande de restitution d’un bien ou une demande de dommages et intérêts. Fournissez tous les documents justificatifs à l’appui de votre demande. Le Procureur doit ensuite donner son accord.

– Vous pouvez le faire avant le procès en vous présentant au greffe du tribunal ou en envoyant une lettre simple ou un fax. Adresser votre demande au président du tribunal.

– Vous pouvez également le faire pendant le procès en vous y présentant, seul ou assisté d’un avocat.

– Dans tous les cas, vous devez indiquer par écrit la somme que vous demandez en réparation. Joignez tous les documents justificatifs (bulletins de salaire, notes de frais médicaux…).

L’action civile doit être exercée dans un certain délai : il ne vous est plus possible de vous constituer partie civile devant les juridictions pénales lorsque l’action publique est éteinte (les délais pour agir sont dépassés ou l’auteur de l’infraction est décédé). Vous disposez malgré cela d’un délai de 10 ans pour demander aux juridictions civiles (tribunal de grande instance, ou tribunal d’instance) réparation du dommage que vous avez subi.

Téléphone portable : lutter contre le vol

Les protections

Quand vous achetez un téléphone mobile, vous disposez de deux niveaux de protection :

1. le code lié à la carte (dite « carte sim ») que vous insérez dans votre téléphone. Ce code doit immédiatement être personnalisé.

2. le code d’identification de votre téléphone (dit « code IMEI »). Ce numéro doit être précieusement noté.

Le code IMEI :

Ce code à 15 chiffres est présenté sous la forme de 4 nombres séparés par des -, /, ou des espaces (exemple : 449176/08/005766/1) ou d’un seul nombre à 15 chiffres (exemple : 332167404758456).

Il est consultable directement sur votre mobile en composant sur le clavier : * # 06 #

Il se trouve également au dos de votre mobile sous la batterie, ainsi que sur l’étiquette du coffret d’emballage.

Si vous possédez ou utilisez plusieurs mobiles, notez le code IMEI de chacun d’entre eux.

Utilisez la protection de votre carte SIM :

Activez ou laissez active la protection par le code PIN, qui vous est demandé à chaque fois que vous allumez votre mobile.

Dès la première utilisation, modifiez systématiquement le code PIN pré-programmé par un code personnel à 4 chiffres (se reporter au manuel d’utilisation de votre téléphone).

Utilisez la protection de votre téléphone :

Notez dés maintenant le code IMEI de votre téléphone sur la carte mémo et gardez-le dans vos affaires personnelles. Ce code IMEI est un numéro de série unique pour chaque appareil, qui seul permet d’identifier un appareil volé. En le notant au préalable, vous pourrez le communiquer à votre opérateur et à la police en cas de vol.

Que faire en cas de vol ?

1° Avisez immédiatement votre opérateur de téléphonie mobile pour suspendre la ligne.

Ceci évitera l’utilisation de votre ligne, si votre mobile était allumé.

La suspension sera immédiate dans les conditions prévues par le contrat opérateur dès que vous aurez pris contact avec votre service client.

Indiquez à votre service client le code IMEI du mobile volé que vous avez noté.

2° Portez plainte

Le dépôt de plainte est nécessaire pour déclencher une action en justice et empêcher l’utilisation de votre mobile sur les réseaux. Sa rapidité augmente les chances d’interpellation des auteurs.

Présentez-vous au service de police ou de gendarmerie le plus proche afin d’y déposer une plainte, muni du code IMEI de votre mobile.

En cas de vol avec violences, un certificat médical constatera vos blessures.

3° Si vous avez souscrit une assurance

Faites rapidement une déclaration à votre assureur.

Vérifiez bien les clauses de votre contrat d’assurance (sont en général couverts les vols avec violences ou effraction).

Vous êtes victime d’une infraction

Vous avez été agressé dans la rue, votre domicile a été cambriolé, votre enfant est victime de racket, … La loi vous permet d’agir en justice pour faire valoir vos droits et obtenir réparation de votre préjudice.

Comment faire valoir vos droits ?

En tant que victime, vous pouvez porter plainte : téléphonez ou présentez-vous dans n’importe quelle brigade de gendarmerie ou commissariat de police (ou bureau de police), si possible au plus près du lieu de l’infraction ou adressez par écrit votre plainte au procureur de la République du tribunal de grande instance du lieu de l’infraction ou du domicile de l’auteur de l’infraction si vous le connaissez.

Si vous avez été choqué par l’agression ou l’infraction dont vous avez été victime, vous pouvez avoir recours immédiatement ou dans les jours qui suivent, au soutien d’un psychologue ou d’un psychiatre.

Pour obtenir l’indemnisation de votre préjudice, vous devez vous constituer partie civile.

Évaluation du préjudice

Si votre dommage est corporel, un médecin spécialisé évaluera votre préjudice. Un médecin expert pourra compléter cette évaluation, en relation avec votre assureur et vos organismes sociaux.

Vous pouvez vous-même produire un certificat par lequel votre médecin évalue la durée de votre incapacité totale de travail.

Si votre préjudice est matériel, vous devrez fournir les documents ou factures permettant d’évaluer le montant du dommage. Un expert pourra être également désigné pour compléter l’appréciation de votre dommage.

Si votre préjudice est psychologique, vous devrez également le justifier.

Comment faire pour être indemnisé ?

-Par vos assurances : si vous êtes victime d’un cambriolage ou d’un accident de la circulation, par exemple, vous devez, après avoir le cas échéant déposé plainte, faire une déclaration auprès de votre assurance par lettre recommandée avec accusé de réception.

-En exerçant une action en justice : si l’auteur est poursuivi devant un tribunal pénal, vous pouvez obtenir réparation de votre préjudice en vous constituant partie civile. Il est également possible d’exercer une action en justice devant un tribunal civil.

-Par la Commission d’indemnisation des victimes d’infractions (CIVI) : les victimes des infractions les plus graves peuvent bénéficier d’une indemnisation, au titre de la solidarité nationale, en saisissant la CIVI, sous certaines conditions (Le tribunal de grande instance de votre domicile pourra vous renseigner).

Les 3 peuvent se cumuler.

-Par le Service d’Aide au Recouvrement des Victimes d’Infractions (SARVI) : il s’adresse aux victimes qui ont subi de légers préjudices corporels ou certains dommages aux biens, qui ne peuvent être indemnisées par les CIVI.

Le rôle de l’avocat

L’avocat vous conseillera sur les démarches à entreprendre. Dans le cadre d’un procès, il pourra vous assister et vous représenter.

Si vous souhaitez être assisté, vous pouvez, sous certaines conditions, bénéficier de l’aide juridictionnelle. Par ailleurs, de nombreux contrats d’assurance contiennent des clauses de « défense-recours ». Ils peuvent également prévoir une protection juridique.

Locataire d’un ERP et accessibilité

En matière d’Établissement Recevant du Public de catégorie 5 (ERP 5), c’est au propriétaire de s’assurer de l’accessibilité du local et de sa conformité au règles applicables. Le locataire n’a comme obligation que celle de tenir à jour le registre d’accessibilité.

En cas de refus du propriétaire de remettre à son locataire, soit une attestation, soit une copie du dossier Ad’AP, le locataire peut glisser dans son registre d’accessibilité une copie des courriers AR adressés à son propriétaire lui demandant de fournir ces documents.

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