Peut-on dénigrer son employeur au travail et en-dehors ?
Un salarié a le droit d’exprimer, même publiquement, un désaccord avec sa hiérarchie, sans que cela puisse justifier son licenciement. Sa direction ne peut pas considérer que son désaccord serait une « insubordination incompatible avec le lien de confiance nécessaire à la poursuite de son travail », a jugé la Cour de cassation (soc 27/9/2017, pourvoi 16/17934). « Sauf abus, le salarié jouit, dans l’entreprise et en dehors de celle-ci, de sa liberté d’expression ».
Un salarié est donc libre d’exprimer ses opinions, voire ses critiques, à l’égard de la gestion de ses dirigeants, sauf s’il use de termes injurieux, diffamatoires ou excessifs.
En mai 2015 (soc 6/5/2015, pourvoi 14/10781), la Cour de cassation avait déjà affirmé que l’exercice de la liberté d’expression des salariés en dehors de l’entreprise ne saurait justifier un licenciement que s’il dégénère en abus ; qu’à cet égard, le fait pour un salarié d’exprimer son désaccord avec sa direction, sans que ses propos ne soient injurieux ou vexatoires, ne peut constituer une cause réelle et sérieuse de licenciement.