La farine, une arme par destination ?

La farine, une arme par destination ?

Le 22 décembre Manuel VALLS, en campagne électorale pour les primaires socialistes, a fait un petit tour à Strasbourg.

À son arrivée à 14 heures au Café Broglie il a été accueilli par un passant qui lui a lancé un sac de farine au visage. Manuel VALLS, qui n’a pas été blessé, s’est tout de suite engouffré dans l’établissement.

L’enfarineur a tout de même été placé en garde à vue et pourrait être poursuivi !

Sur quel fondement ? Quelle infraction pénale a-t-elle été commise ?

Si l’on en croit la presse (DNA du 23/12/2016  http://www.dna.fr/actualite/2016/12/23/farine-manuel-valls-strasbourg-violence-arme-destination) le ministère public envisagerait de le poursuivre pour violences aggravées (faut bien fonder la garde à vue sur une infraction qui la permet) car le protestataire aurait fait usage d’une arme par destination, à savoir … la farine !

Si cela est avéré, le Parquet ne craint pas le ridicule !

Il convient manifestement de rappeler que l’article 132-75 du code pénal définit l’arme par destination comme tout « objet susceptible de présenter un danger pour les personnes […] dès lors qu’il est utilisé pour tuer, blesser ou menacer ou qu’il est destiné, par celui qui en est porteur, à tuer, blesser ou menacer. »

On peut sérieusement douter du danger que peut présenter de la farine (sans gluten de surcroît).

Surtout, si l’enfariné avait été quelqu’un d’autre qu’un homme politique d’envergure nationale, l’enfarineur aurait-il risqué la moindre garde à vue ? Bien sûr que non !

On en vient dès lors à se demander à quel jeu joue le Parquet. Y aurait-il une justice pour les humbles et une  justice pour les puissants ? Poser la question c’est y répondre.

 

 

 

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