Petit lexique immobilier à l’attention des futurs acquéreurs
Acheter un bien immobilier n’est jamais anodin. Petit lexique pour ne pas se tromper :
« Ancien rénové » : structure ancienne sur laquelle les propriétaires ont tenté une remise aux normes en investissant le minimum (souvent au noir d’ailleurs) pour que le bien donne une bonne première impression. Surtout ne pas gratter le vernis.
« A rénover » : bien dans un état déplorable à faire fuir n’importe quel bricoleur du dimanche. Ce n’est toutefois pas trop cher. Si vous êtes prêts à y passer toutes vos vacances et tous vos week-ends pendant 3 ans et que le divorce ne vous fait pas peur, ça peut être une bonne affaire.
« A saisir » : l’agent immobilier commence à désespérer de vendre un jour le bien. Faire une offre même très en dessous du prix affiché, le bien étant en vente depuis des lustres, il y a une chance que le vendeur accepte le prix proposé.
« Atypique » : personne n’aurait osé le proposer à la vente il y a 15 ans mais, crise du logement oblige, certains sont prêts à l’acheter aujourd’hui.
« Aucune nuisance » : dans un quartier pavillonnaire sans vie. Parfait pour retraités ou pré-retraités.
« Balcon plein sud » : insoutenable en été et trop frais en hiver. Bref, vous payez pour quelque chose que vous n’utiliserez pratiquement jamais.
« Beau potentiel » : en investissant à peu près la même somme que pour l’achat il y a effectivement possibilité de faire quelques chose de bien. Toutefois, comme vous vous êtes déjà endettés sur 25 ans, ce sera pour la génération suivante.
« Belles prestations » : la déco a été refaite à neuf avec un petit plus.
« Bien d’exception » : le prix est également exceptionnel.
« Cadre champêtre » : pour ceux qui aime la campagne et les champs et qui ont une voiture pour se rendre à l’épicerie la plus proche. Vérifier tout de même si l’autoroute n’est pas à proximité.
« Charme de l’ancien » : tout est de guingois avec quelques vieilles poutres vermoulues qu’il faudra penser à changer rapidement. Surtout ne pas utiliser la cheminée d’époque sans avoir préalablement fait appel au ramoneur sous peine d’incendie.
» Chauffage au sol » : en cas de pépin il faudra casser toute la dalle pour localiser la fuite.
« Cour lumineuse » : à défaut d’un jardin, il y au moins une cour qui n’est pas que symbolique.
« Combles aménageables » : le prix demandé est élevé par rapport à la surface du bien.
« Combles aménagés » : tout juste bons pour un enfant en bas âge tant le plafond est bas et les rampants profonds. En plus, même bien isolés, se transforment en sauna l’été.
« Cuisine équipée » : de toute façon elle a été faite sur mesure et le vendeur ne va pas partir avec mais on donne l’impression à l’acheteur qu’on lui fait un (petit) cadeau.
« Cuisine sur salon-séjour » : à l’origine la cuisine était séparée mais pour donner l’impression d’espace le mur a été cassé façon D&CO. Evitez les fritures au risque de parfumer toute la maison avec une odeur de graillon.
« Dans son jus » : la grand-mère de 95 ans vient de décéder ; les héritiers vendent la maison en l’état, c’est-à-dire avec des prestations de 1940 (WC dans la cour, fils électriques en tissu, etc), en consentant une baisse de prix minimale par rapport au prix du marché alors même que les travaux sont colossaux.
« Dernier lot » : les meilleurs lots sont partis ; il vous reste celui dont personne ne veut près de la voie de chemin de fer ou enclavé. Possibilité de faire baisser le prix.
« Dressing » : la 3e ou 4e chambre est décemment trop petite au vu des critères actuels (moins de 8m²) pour être encore qualifiée de chambre.
« Excellent rapport surface / prix » : prévoyez de gros travaux.
« Fonctionnel » : aucun charme.
« Garage petite voiture » : on peut y garer tout (vélos, tondeuse, chariot du petit,…) sauf une voiture.
« Idéal investisseur » : aucun charme, l’agent immobilier n’y vivrait pas mais comme c’est dans un secteur à forte pression locative il y aura toujours quelqu’un de désespéré pour le louer.
« Idéal premier achat » : pour jeune couple sans grand moyen et pas trop regardant qui, dès qu’il en aura les moyens, le revendra pour se loger dans un appartement digne de ce nom.
« Kitchenette » : même le coin cuisine de votre camping-car est plus grand.
« Les charmes de la campagne » : encore plus loin de tout que « Cadre champêtre ». Idéal pour misanthrope ou anachorète.
« Lumineux » : vise à compenser les tares du bien (mal agencé, mal isolé, etc).
« Maison de rêve » : le prix demandé est démentiel, il faut bien le justifier.
« Maison de ville » : aucun terrain ; autant rester en appartement sauf si vous ne pouvez plus piffer votre voisin qui fait vibrer votre plancher à chaque fois qu’il met la musique à fond.
« Maison massive » : dessinée par un architecte prussien. C’est du solide mais sans aucun charme.
« Maison ossature bois » : très écolo mais les constructeurs n’y connaissent généralement rien. Si vous n’avez pas suivi les travaux, avec de solides connaissances en la matière, vices cachés et mal façons à prévoir.
« Maison rehaussée » : faire appel à un architecte avant d’acheter afin de vérifier que l’extension a été réalisée dans les règles de l’art. Sinon risque de fissures et d’infiltrations d’eau sans espoir de pouvoir se retourner contre le vendeur si le bien a plus de 10 ans.
« Menuiseries d’origine » : en hiver, c’est les hauts de hurlevents avec une facture de chauffage qui atteint des sommets.
« Parkings (ou espaces verts) communs » : conflits de voisinage en perspective.
« Pas de mention de l’étage » : rez-de-chaussée ou 1er étage sur rue.
« Petite copropriété » : surtout bien s’entendre avec ses voisins car si jamais ils vous ont pris en grippe, remake de « l’enfer c’est les autres ».
« Prix justifié » : le propriétaire a mis le paquet en travaux et veut s’y retrouver.
« Proche gare mais aucune nuisance sonore du fait des trains » : effectivement, on n’entend pas les trains ; par contre l’autoroute qui passe de l’autre côté on l’entend très bien elle.
« Proche tram » : attention, à chaque passage d’une rame risque de grincements stridents.
« Proximité espaces verts »: votre bien est sur le chemin de tous les toutous du quartier. Crottes de chien devant la porte du garage à prévoir.
« Proximité lac ou mer » : une fois la route, la voie de chemin de fer et le parking traversés vous accèderez à la plage (ou au lac).
« Quartier recherché » : le prix annoncé est au-dessus du marché mais vous avez la perspective de pouvoir nouer des relations avec un voisinage de parvenus ou/et « prout-prout ».
« Refait à neuf » : rarement vrai. Cela se limite le plus souvent à une déco au goût du jour avec salle de bain et cuisine revues et corrigées.
« Restauré avec goût » : les vendeurs se sont abonnés à Maison & décoration avant de repenser la déco. Ca relève parfois aussi de l’art pompier.
« Rez-de-jardin » : tout le monde voit dans votre assiette quand vous mangez sur votre micro terrasse et si par malheur vous oubliez de fermer à triple tours vos volets quand vous partez, visite des cambrioleurs assurée.
« Salle d’eau » : ça sent la baignoire sabot.
« Travaux prévus » : travaux absolument nécessaires vu l’état du bien (ce qui n’a pas échappé à l’acheteur potentiel) mais aucun devis pour le moment pour ne pas effrayer l’acquéreur potentiel.
« Très au calme » : à mourir d’ennui. Que des petits vieux qui scrutent les moindres faits et gestes des voisins de leurs fenêtres. Pour peu que ce soit dans une copropriété, remontrances des voisins assurées si vous avez le malheur de monter un peu le son de la télé.
« Très moderne » : l’architecte s’est fait plaisir mais tout le monde n’est pas Jean Nouvel. Le résultat final est souvent raté.
« Très rare » : prix démentiel.
« Véritable maison de poupée » : petit, très petit (mais coquet).
« Ville en pleine expansion » : impôts locaux démentiels pour financer les délires du maire.
« Vue dégagée » : pas de vis-vis ; pour autant ce qu’il y a voir n’a rien de remarquable (sinon ce serait « belle vue »). Demandez jusqu’à quand la vue restera dégagée (construction en face prévue ?).
« Vue sur verdure » : 2 arbres se battent en duel devant la fenêtre du salon.
« Urgent » : le vendeur à la corde au cou (surendettement, divorce à payer; etc). Belle baisse de prix à négocier pour peu que l’on signe le compromis rapidement.